Ce petit article Observantiae de retour de vacances a un parfum de sel, de mer, et de bronzage. Celles et ceux qui en ont eu cette chance ont pu partir célébrer quelques jours de repos bien mérités en bord de mer, à la montagne, en famille ou entre amis. Pour les autres, courage : ce n’est que partie remise.
Vous avez pris, et c’est tout naturel, beaucoup de photos dans des lieux inondés de soleil. Vous avez pris en photo vos cocktails, les hébergements sympathiques dans lesquels vous avez pu vous rendre, pris en photo les gens, les amis, les bâtiments, la nature. Bref, vous avez enregistré tout cela, pour la plupart, dans votre smartphone ou sur le « cloud » pour celles et ceux qui utilisent cette méthode permettant de dépasser la mémoire limitée de leurs appareils (et dont le problème de confidentialité ne sera pas traité ici).
Dans les années 80 et 90, les amis s’invitaient à des « soirées diapos » : ils développaient leurs photos chez le photographe pour les projeter sur leur mur sous un format diapositive. C’était un passage obligé et pas toujours agréable pour les amis en question, d’ailleurs. Aujourd’hui, autre temps autres mœurs, on les envoie par messagerie mais rien ne vaut les réseaux sociaux pour collecter des likes nous rappelant, à chaque notification, à quel point nous étions beaux et heureux dans ces lieux féeriques.
Jusqu’ici tout va bien, mais comme vous vous en doutez, Observantiae SARL va vous mettre un tout petit bémol. Trois fois rien, soyez en sûr, mais le ton léger que nous prenons est volontaire afin de faire passer quelques idées précises qu’il est important de prendre en compte AVANT toute publication :
- Si vous êtes en vacances et que vous publiez sur les réseaux, n’oubliez pas que cela indique à toute personne mal intentionnée que vous n’êtes pas chez vous. Vous vous dites que cela reste dans le cercle des relations que vous avez sur ce dernier : mais êtes-vous bien sûr de tous les connaitre, et qu’aucune ne s’est fait pirater son compte ? Il y a un cas particulier, car deux de photos ne sont pas privées par défaut : votre photo de profil ET votre photo de couverture. En clair, cela signifie que n’importe qui sur et hors du réseau social voit cette photo et, pour peu qu’il vous surveille un peu, en déduise votre absence (votre corps luisant sur la plage étant souvent publié lorsque vous y êtes, ou le soir même car vous vous trouvez beau).
- Retour de vacances, donc. Vous avez rongé votre frein et vous êtes retenu de toute publication sur tout réseau social malgré les multiples tentations (bravo !). Vous avez repris le boulot et vous êtes libres (si l’on peut dire). Que publiez-vous ? Quelle limite à votre vie privée voulez-vous préserver ? Une photo de couple, alors que l’on a changé de partenaire, peut être compromettante pour plus tard, notamment si votre nouvel élu(e) tombe sur ladite personne qu’elle peut reconnaitre de ce fait. Au delà de ça, n’oubliez pas que, pour Facebook (je choisis le plus évocateur), vos photos publiées lui appartiennent. Pour être plus précis, un article daté du 16 juillet 2019 du siècle digital précise que chaque photo publiée sur Facebook dispose d’un code la reliant, même sortie de la plateforme ou téléchargée, au compte de l’utilisateur. C’est pratique pour alerter Facebook en cas d’usurpation d’identité ou pour rechercher et faire disparaître des photos/vidéos compromettantes ou choquantes. Mais, sans preuve du contraire, c’est surtout un moyen de toujours relier cette photo de vous, de paysage ou de vos amis à votre compte, quel qu’en soit l’utilisation ultérieure, même téléchargée et théoriquement sortie de Facebook. Souhaitez-vous que cette photo perdure toute votre vie et au-delà ? A vous de voir : quoiqu’il en soit, choisissez la bien, et respectez celles et ceux qui vous disent qu’ils ne souhaitent pas apparaître sur les réseaux !
Comprenez bien qu’il ne s’agit pas de vous dire de ne plus rien partager. Soyez juste conscients que ces quelques risques pour votre sécurité et votre vie privée doivent être mis en balance par rapport au plaisir, en apparence simple et innocent, de montrer vos vacances à des amis qui, peut-être, dans l’absolu, s’en fichent (notamment si ce sont des relations vaguement croisées en 2012).
Bonne rentrée, et n’oubliez pas qu’être libre, c’est maîtriser son corps, son esprit et son identité, qu’elle soit physique ou numérique.
Pierre LOIR
Fondateur d’Observantiae SARL et initiateur du Réseau Observantiae
